Décidément, l'alcool a bon dos. Imposé lourdement, accusé de semer le trouble... Dans un système de santé collectivisé, une partie des risques de toute activité ou choix de vie est nécessairement socialisée. Pourtant, parmi différentes activités de loisirs potentiellement dangereuses, seule la consommation récréative d'alcool est régulièrement prise pour cible.
Pour s'attaquer à ce vice immoral, donc, tous les moyens semblent bons, y compris les manipulations statistiques les plus grossières et les mesures les plus absurdes.
Ainsi, il est proposé d'introduire un prix minimum, et de ne plus pouvoir acheter de l'alcool en magasin entre 22h et 6h. Deux mesures, donc, qui n'empêchent pas de s'ennivrer, mais rendent l'opération plus onéreuse. Mesures anti-pauvres, donc, applaudies par le PS. Sans doute est-ce pour leur bien...
L'alcool serait également coupable des violences domestiques, avec l'argument expéditif que "dans un quart des situations de violence en Suisse, un des partenaires du couple a bu au moment des faits"
Mais bu quoi ? De l'alcool ? De l'eau ? Du jus de tomates ? Les trois sont peut-être vrais, mais les trois n'impliquent pas causalité. Pourquoi pas, selon la même logique : "dans un quart des situations de violence en Suisse, un des partenaires du couple avait bu du thé au moment des faits" ou encore "dans un quart des situations de violence en Suisse, un des partenaires du couple était étranger au moment des faits". Bon, celle-ci n'est pas drôle, l'UDC n'hésiterait pas un instant à l'utiliser.
Once you begin to admit that it is the duty of the government to control your consumption of alcohol, what can you reply to those who say the control of books and ideas is much more important?