À propos de la votation du 4 mars sur l’abolition de l’impôt sur la possession de téléviseurs, nous nous retrouvons en fait dans exactement le même paradoxe qu’avec celle sur la fin de la conscription :
- D’après les derniers sondages, 60% des électeurs voteraient non à l’initiative, autrement dit souhaitent un maintien de l’impôt ;
- L’argument principal opposé à l’initiative est que la production financée par cet impôt disparaîtrait (argument qui serait crédible si les sondages annonçaient l’unanimité en faveur de l’initiative !) si l’impôt venait à être supprimé.
Or, si 60% des électeurs rejettent l’initiative, c’est que payer les 450 francs de l’impôt ne les dérange pas. On peut donc partir du principe que la production actuellement financée par l’impôt pourrait compter sur au moins 60% de son budget... Ou alors, que les opposants à l’initiative devraient payer 750 francs — le prix réel de leurs choix. Où est donc le problème ?
Parce que bon, nous n’allons quand même pas insulter la majorité de la population suisse en suggérant que cela ne lui pose pas de problème d’avoir recours à la violence armée de l’impôt, non pas même pour assurer un service public essentiel, mais simplement pour obtenir une vulgaire ristourne de 300 balles sur leur abonnement annuel individuel Canal+/Netflix/RSR/salle de fitness/Mondovino/etc. Non, vraiment, personne ne saurait être aussi égoïste.