L’automne passé, la presse suisse faisait bien grand cas du vote d’environ une personne sur 26 (3.8% de la population suisse) pour l’aile pastèque du parti socialiste. Bien que minoritaire, cette dernière réussit malheureusement à imposer son programme.
L’aile pastèque du parti socialiste
Le programme des Pastèques est en effet identique à celui des Rouges – seule la couleur extérieure change. L’existence du parti pastèque relève ainsi d’une pure segmentation en termes de marketing, avec l’avantage pour le Parti socialiste qu’il ne sera pas affecté lorsque l’effet de mode sera passé, et qu’il pourra allégrement retourner sa veste si des mesures telles que hausses des impôts sur l’essence ou sur les billets d’avion (va-t-on désormais regretter la « démocratisation » des voyages en avion, ou même celle de l’automobile ?) se retrouvent contestées par ceux qui les subiront le plus, soit comme toujours les moins fortunés.
Il semble en effet flagrant que la « victoire » des pastèques relève d’un pur effet de mode, sans aucune connaissance réelle du programme du parti ou d’adhésion à ses « solutions ». Nous ne pouvons dès lors que nous réjouir de la non-élection d’une des leurs au Conseil fédéral – et espérer que d’ici quatre ans, cette mode sinistre sera passée.
96.2% des habitants de ce pays n’ont pas voté pour les partisans de la religion pseudo-écologiste, et n’approuvent par conséquent pas leurs rituels ridicules.
Un étatisme fascisant
Malheureusement, les pastèques ne sont pas les seuls à vouloir nous imposer leur religion. Soit par idéologie partagée, soit par intérêt électoral, les autres partis se chargent déjà d’appliquer certains aspects de leur programme sinistre et délètere. Toute comparaison entre l’actuelle dérive « écologiste » et des régimes totalitaires est sans doute encore exagérée. Mais il n’empêche que cela y ressemble de plus en plus :
Délation et surveillance pour pseudo-crimes
Un carton à côté d’une poubelle à carton, sans doute pleine ! Terrible !
Mais il y a pire: un homme avait déposé l’automne dernier dans les rues de Bienne un sac-poubelle non officiel et, qui plus est, le mauvais jour. Comme il n’a jamais payé son amende, il devrait aller derrière les barreaux.
Le mauvais jour ! Horresco referens.
Novembre 2017, centre-ville de Bienne (BE) [le décor glauque est posé] : un homme dépose un sac poubelle de 60 litres dans la rue, commettant ainsi deux infractions à la fois. D’une part, il ne s’agissait pas d’un sac officiel de la ville et d’une autre part, il l’avait déposé le mauvais jour. Selon la « Berner Zeitung », c’est un détective opérant pour les autorités communales qui l’a démasqué quelques jours plus tard. Conséquence : 150 francs d’amende.
On tremble d’indignation à la lecture d’un crime aussi odieux ! À vrai dire, nous n’avions plus autant tremblé d’indignation depuis le délit terrifiant du service à l’espagnole.
Le malfrat n’en était d’ailleurs pas à son premier crime de lèse-majesté, « déjà connu de la justice bernoise pour une infraction commise à la loi fédérale sur les maisons de jeu. » (sans doute s’adonnait-il au rami, le fourbe).
Ne faudrail-t-il pas d’ailleurs requalifier ces délits en « crimes contre l’espèce humaine », et traiter leurs auteurs en « ennemis du peuple » ? Sans oublier une nécessaire « minute de la haine » lors de projections d’extraits des caméras de suveillance, dûment d’ores et déjà installées, traquant ces infâmes hors-la-loi :
Affiliée à l’association Zero Waste Switzerland, la commune de Fully tient à être exemplaire et incite ses habitants à réduire ses déchets. « Nous voulons également que nos Ecopoints soient propres pour nos citoyens », précise Philippe Salomon. « Une surveillance est donc nécessaire. »
Après renseignement, le quadragénaire apprend qu’un employé de la voirie à Chexbres l’a dénoncé. « J’ai parfois jeté un journal gratuit, sur lequel figurait mon nom » [confesse-t-il]
Si le citoyen est pris sur le fait, l’employé lui fait gentiment comprendre que ce n’est pas la bonne attitude à avoir [rien de tel que la gentillesse d’une police politique]
Jeter des déchets dans une poubelle : il fallait oser. Peut-on imaginer crime plus odieux ?
Peines de prison délirantes pour pseudo-crimes
Eh bien si : remettre une paille en plastique ! La Californie prévoit six mois de prison ferme pour ce crime contre l’humanité.
Non-respect de l’état de Droit
En Suisse cela n’est pas (encore) le cas, au grand dam de certains, très malheureux que la création de lois liberticides (et la destruction du Droit, typique du socialisme) n’aille pas assez vite, et qu’il faille, de fait, encore devoir s’embarrasser d’un semblant de légalité et de procédure juridique afin de pourchasser les non-croyants de la religion pastèque – respect de ce qui reste de légalité qui est ainsi qualifié de « juridisme », sic :
La Ville de Neuchâtel veut toujours bannir les pailles jetables en plastique d’ici à début 2019, même si elle ne pourra pas promulguer d’interdiction.
« Si on veut se cacher derrière du juridisme, on peut toujours quand on est une collectivité publique »
En effet, demander au pouvoir exécutif de respecter ses prérogatives légales, quelle drôle d’idée ! (Avec ce genre d’idées subversives, les mauvais citoyens pourraient même finir par exiger que la Confédération respecte la Constitution...)
Rejet de la démocratie
Puisque seuls 3.8% de la population suisse votent pastèque, le reste ne peuvent qu’avoir tort et ne méritent donc logiquement aucune considération. Et puisque respecter les institutions que cette majorité a mises en place relève du « juridisme », autant renoncer directement à la démocratie.
C’est le programme assumé de certains mouvements « piloufascistes », qui ne proposent rien de moins que de remplacer les élections par le tirage au sort. On devine que l’idée qu’il faudrait commencer par obtenir l’aval de la majorité pour changer le système politique ne semble pas les préoccuper...1
Piétinement de la loi et du Droit
Après tout, pourquoi devoir gagner des élections pour changer les lois, si on peut directement les ignorer ?
Ainsi, non seulement des activistes décident sciemment d’ignorer le droit de propriété, mais même des juges acquis à leur cause décident tout simplement de ne pas appliquer la loi, dès lors qu’elle va contre leurs opinions politiques personnelles et minoritaires.
Certes, devoir respecter ou appliquer la loi (ou même le Droit) – et non simplement pouvoir légifèrer par décret selon son caprice du moment – relève pour les Pastèques de « lourdeurs administratives et légales » ou « obstacles juridiques », concepts fantastiques à placer plus souvent, par exemple « Il voulait étrangler sa belle-mère et braquer la bijouterie du coin, or des obstacles juridiques et des lourdeurs administratives et légales l’en ont empêché ».
On comprend dès lors pourquoi la promulguation d’un état d’urgence, moyen traditionnel de mettre fin à l’état de Droit, est tant prisée.
Embrigadement obligatoire des enfants
au collège de Frutigen, la participation à la grève à Thoune a été déclarée obligatoire pour plusieurs classes,
Intrusion dans la vie privée
Le principe est le même que pour les impôts : pratiquer des taux élevés, puis laisser les contribuables venir mendier des déductions – à condition qu’ils dévoilent toute leur vie privée. Limiter l’immigration – puis prévoir des exceptions pour raisons familiales – à condition de dévoiler tout son album de famille.
Les communes ont la compétence d’alléger les charges des familles avec de jeunes enfants. Les communes peuvent, par exemple, remettre des sacs gratuits lors d’une naissance et lors des premières années de vie. Votre administration communale pourra vous renseigner sur ce sujet.
Afin de tenir compte de certaines situations particulières où la production des déchets augmente, Lausanne a introduit des mesures sociales d’accompagnement. Ainsi, la naissance d’un enfant donne droit à la remise unique gratuite de 80 sacs de 35 litres ou 160 sacs de 17 litres destinés à compenser la quantité de déchets produits par les enfants en bas âge (langes). De même, les personnes souffrant d’incontinence au sens de la LAMal peuvent aussi recevoir des sacs gratuits. Les informations pratiques peuvent être obtenues auprès du service des assurances sociales.
Naturellement tout cela offre de nombreux avantages : mise en place d’une bureaucratie qui attribue les aumônes, pouvoir bienveillant de décider quel citoyen les mérite ou non, etc.
Ah oui, le recensement – autre excellent point pour l’avancée de l’étatisme.
Une religion pseudo-écologiste
Même si c’est symbolique comme prise de conscience, elle réussit et l’objectif est atteint.
Nous parlons de religion et de pseudo-, car il ne s’agit absolument pas de mesures ayant un impact quelconque sur l’environment, mais bien plutôt de rituels absurdes, visant uniquement, dans le meilleur des cas, à se donner bonne conscience – dans le pire, à atteindre des objectifs d’étatisation de la société.
Des mesures au mieux inutiles...
Prenons le cas des pailles en plastique, et permettons-nous d’énoncer l’évidence. Si l’eau potable en Suisse vous coûte environ 0.5 centime par litre, vous débarrasser de vos déchets vous coûtera environ 6 centimes par litre. Pour ce prix là, il va sans dire que vos déchets seront mélangés à du safran, emballés dans une feuille d’or, puis enfin incinérés. On voit mal dès lors comment une paille en plastique, aussi aventurière soit-elle, pourrait finir au grand large.
Et si, malgré tout, nos déchets finissaient bel et bien dans l’océan (pendant ce temps au Sénégal), alors la présence d’une paille en plastique serait sans doute le cadet des soucis ainsi engendrés – et la solution serait de ne plus jeter nos déchets dans l’océan, et commencer à investiguer lesquels d’entre eux sont les plus nuisibles pour la faune marine.
Dans le même ordre d’idées, certains qualifient de « fléau » les repas à l’emporter – car certes, ne pas jeter ses ordures sur la voie publique (et prévoir suffisamment de poubelles à disposition) ne saurait être une option, n’est-ce pas ? (Idem d’ailleurs pour les mégots de cigarette...)
Les Pastèques ont toujours eu le don d’avoir des porte-paroles à leur hauteur. Avant Jar Jar Gretchen, ils avaient déjà l’élégant Daniel Brélaz, qui a formalisé mieux que quiconque le Culte de L’Inutilité Suprême :
Daniel Brélaz, le syndic écologiste lausannois, dont la ville a été décrétée la plus polluée de Suisse [ça ne s’invente pas] : « Je n’ai pas les données nécessaires pour savoir quelle mesure pourrait s’avérer efficace dans la lutte contre les particules fines. Je suis prêt à soutenir l’idée zurichoise, même sans savoir si la limitation de la vitesse est efficace ! Mais au moins c’est une mesure ! »
Qu’ajouter à cela ?
Réduire la vitesse à 80 km/h sur tout le réseau routier pendant quelques jours ne sert pas à grand chose, estime le conseiller d’Etat st-gallois, président de la conférence des directeurs de l’environnement Willy Haag. Le trafic autoroutier ne produit qu’une faible partie des particules qui empoisonnent l’air ambiant, a-t-il relevé.
Valeur symbolique. Voilà.
Dans les mesures qui vont au-delà de l’inutile pour atteindre jusqu’au sommet du ridicule, mentionnons tout de même une belle Genferei :
Dès le 1er janvier 2020, les sacs plastique gratuits aux caisses des enseignes genevoises seront interdits sur le territoire cantonal. Le Grand Conseil a décidé à l’unanimité, le 1er mars dernier, cette modification légale dont le but est de diminuer l’utilisation de sacs à usage unique.
Distribuer gratuitement des sacs plastique à la caisse d’une épicerie ou d’un magasin ne sera plus autorisé dès le 1er janvier prochain.
Notons que l’État sait mieux que vous l’usage que vous faites de vos sacs en plastique – ainsi, il ne serait jamais venu à personne l’idée de réutiliser un sac en plastique « à usage unique » offert par un magasin (et ceux qui auraient eu l’outrecuidance de les réutiliser ne vont certainement pas avoir celle d’en acquérir d’identiques dans le commerce une fois la distribution gratuite proclamée illégale)...
Prix Spooner de l’Entreprise libérale de l’année 2020 à la première entreprise genevoise à oser les proposer à un centime !
... et plus vraisemblablement nuisibles
Comme toute mesure socialiste qui se respecte, une mesure pseudo-écologiste, non seulement se doit d’être imposée par la violence et ne produire aucun effet positif, mais il faut bien entendu qu’elle s’accompagne aussi de victimes :
Comme les étatistes aiment tant le dire « si ça ne pouvait sauver qu’une vie », n’est-ce pas ?
Il faut aussi idéalement qu’elle cause des unintended consequences :
Why People With Disabilities Want Bans On Plastic Straws To Be More Flexible
The Last Straw I need plastic straws. Banning them puts a serious burden on people with disabilities
Effets secondaires qui eux-mêmes constitueront un prétexte parfait à une nouvelle tournée d’exemptions, privilèges, bureaucratisations, interdictions, contrôles, emprisonnements, etc, pour la plus grande gloire de la croissance de l’État.
De vains rituels imposés à la population
Qui l’eut cru : la production d’électricité par les éoliennes n’a rien d’écologique !
As in China, the waste is often burned or abandoned, eventually finding its way into rivers and oceans.
Westminster council sent 82% of all household waste – including that put in recycling bins – for incineration in 2017/18.
– ’Plastic recycling is a myth’: what really happens to your rubbish?
Tout au plus, si ces rituels d’auto-flagellation atteignent un objectif, c’est bien celui d’effacer les progrès de la civilisation :
But wait: what about the need to conserve water? Well, the Department of the Interior says that domestic water use, which includes even the water you use on your lawn and flower beds, constitutes a mere 2% of the total, so this unrelenting misery spread by government regulations makes hardly a dent in the whole.
– Your Shower Is Lame, Your Dishwasher Doesn’t Work, and Your Clothes are Dirty
... et parmi ces progrès de la cilisation, le plus important est sans doute le Droit, et l’écologisme est un prétexte de choix pour le piétiner en faveur du socialisme.
Socialisme qui, naturellement, une fois appliqué, permet de faire taire toute opposition légale à la pollution, et donc de polluer à volonté au nom du Collectif.
Comme toujours en politique, l’objectif n’est pas de régler un problème, mais de se positionner en solution d’un problème (réel ou fictif, peu importe), afin d’accroître son pouvoir personnel.
Une hypocrisie inégalitaire
Comme tout bon socialisme qui se respecte, la religion pastèque se doit bien sûr d’avoir son lot d’hypocrisie, et surtout, de prêche au petit peuple de mesures qui ne sauraient en aucun cas concerner les riches et les puissants :
A-listers flock to Google summit in private jets, mega yachts to talk climate change
Comme toute politique de gauche qui se respecte, il ne s’agit bien entendu pas de priver d’avion les riches et les puissants.
Une religion d’ingratitude
Ingratitude, c’est le cas de le dire. Tandis que d’autres adolescents n’ont pas accès à l’éducation, ou doivent déjà travailler pour gagner leur vie, ces bobos enfants gâtés font la grève de l’école, entre deux voyages en première classe. De jeunes « rebelles », dans un contexte où l’État est d’ores et déjà tout acquis à leur cause tandis que les médias poursuivent inlassablement leur matraquage quotidien en faveur de leur idéologie. Quel courage !
(Les Britanniques, dans leur politesse légendaire, les ont qualifiés pour leur part de « selfish bastards ».)
Une religion pour se sentir bien
Grâce à son activisme, Greta Thunberg a vaincu la dépression : « Elle est heureuse maintenant »
Laissons dès lors le mot de la fin à Penn & Teller :
If you wanna feel good while being stupid and wasting your time, maybe heroin is for you
1 À noter que ce programme anti-démocratique a été depuis repris tel quel par les Pastèques. CQFD.