Article publié le 7 mai 2017, nous le republions inchangé pour le 24 avril 2022. (Comparez les programmes d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen pour l’élection présidentielle.)
L’élection présidentielle française illustre mieux que jamais l’absurdité du constructivisme démocratique.
Qu’est-ce que le libéralisme ? C’est de prendre au sérieux le principe de l’identité des droits de tous les êtres humains : les politiciens étant des êtres humains, ils ont les mêmes droits que n’importe quel autre être humain, ni plus ni moins. Ils doivent donc être soumis aux mêmes règles de Droit que le reste de l’Humanité.
Or, nous avons deux personnes qui prétendent chacune régner sur l’ensemble des 67 millions de personnes de la population française, forts du soutien affiché de respectivement 13% et 11% de celle-ci, soit dans le meilleur des cas de régner sur une population dont 87% ne les a pas choisis.
Nous avons donc deux constructivistes « qualifiés » au « second tour » de la « présidentielle », de par un système électoral pas plus légitime qu’un autre, dont l’un des deux sera donc considéré comme légitimé à jouir de « l’autorité », de l’immunité, du palais de fonction, et du pouvoir de règlementer la vie de ses désormais sujets.
Nos deux constructivistes sont tous deux partisans de la conscription. Ils sont tous deux partisans d’un monopole de la violence qui ne garantit pas la sécurité des habitants du pays. Ils sont tous deux partisans d’un racket qui détruit la moitié de la production de la société (à quelques pourcent de différence près). Ils sont tous deux partisans du vol pur et simple de certains produits (ladite « guerre à la drogue », autrement dit la guerre contre les personnes et le Droit). Ils sont tous deux partisans de l’anti-conceptuelle « tolérance zéro ». Ils sont tous deux partisans de davantage de cages pour les justiciables. Les nuances portent sur les nombres : combien de mois vous serez leur esclave, combien de cages seront prévues pour vous. Ah la démocratie !
À voir des Français faire la queue aujourd’hui pour exprimer un avis objectivement insignifiant sur ce genre de questions, on se dit qu’ils pourraient faire quelque chose de plus utile de leur temps — quoi que ce soit d’autre.
D’ailleurs, amis français, même à supposer que votre voix compte vraiment, il reste une meilleure option que d’aller perdre votre temps à aller voter entre deux mauvais choix : trouvez une personne qui vote le contraire de vous, et proposez-lui plutôt de prendre l’apéro ensemble. Ça fera gagner du temps à tout le monde.