La « Tribune de Genève » consacre une page au nouveau système de détermination de l’âge d’entrée au cinéma. Alors que l’âge était jusqu’à maintenant fixé à un niveau cantonal, il sera désormais fixé pour l’ensemble de la Suisse.
Le nouveau système semble provoquer quelques réticences de la part de ceux qui perdent leur autorité en la matière. Mais personne ne songe à remettre en cause l’absurdité d’un tel « âge légal ». Comment en effet quelques personnes éloignées de l’enfant, provenant d’une autre culture et d’un autre milieu (puisque la commission chargée de la fixation de l’âge se basera sur les recommandations d’une instance allemande), seraient-elles à même de déterminer les besoins et la sensibilité de l’enfant ? Les parents sont jugés inaptes à la tâche alors qu’ils sont ceux qui le connaissent le mieux. On pourra objecter que ceux-ci ne connaissent pas les films aussi bien que ceux qui les visionnent et qu’une indication est par conséquent utile, mais rien ne justifie le caractère coercitif de l’âge légal.
Cette déresponsabilisation des parents est une illustration édifiante de l’État nounou. Les politiciens, en bons constructivistes, adorent fixer les règles à la place des parents. S’il existe des différends entre eux, c’est pour savoir qui réglementera plutôt que s’il faut réglementer.