Rendre le vote obligatoire pour lutter contre l'abstentionnisme ? Une idée absurde pourtant soutenue par divers politiciens.
Il est intéressant de constater quels sont les principaux partisans de cette nouvelle forme de coercition : Isabelle Chevalley du (dès lors soi-disant) parti vert'libéral ainsi que le popiste Josef Zisyadis, soit deux représentants de petits partis...
Isabelle Chevalley est députée au Grand Conseil vaudois depuis 2008, alors qu'elle n'a même pas été élue aux élections de 2007, elle remplace un de ses collégues de la liste du Parti libéral en tant que « viennent ensuite »... On peut dès lors comprendre qu'elle ne se sente guère dotée d'une légitimité bien particulière provenant des 3 313 personnes qui avaient voté pour elle lors de sa non-élection.
Car bien sûr, des personnes prétendant représenter « le peuple » alors que la majorité du peuple ne veut pas d'elles, peuvent difficilement se sentir démocratiquement légitimes :
avec «un taux de participation de 30 à 40%, la légitimité des élus ou des votations est affaiblie, note le conseiller national Carlos Sommaruga (PS/GE).
Mais question : avec une participation obligatoire, leur légitimité serait-elle renforcée ? En toute logique, elle deviendrait instantanément absolument nulle, puisqu'on ne pourrait plus identifier les personnes participant de leur plein gré.
Nous ne pouvons qu'accueillir un débat à propos de la non-légitimité de certains élus, mais n'est-il pas amusant que ce sont ces mêmes élus non-légitimes qui viennent s'en plaindre, en tentant d'obtenir une pseudo-légitimité par la force ?
Isabelle Chevalley, donc, qui s'indigne du taux élevé de personnes n'ayant pas voté pour elle - pardon, du taux d'abstention :
C’est un scandale!
Certains n'ont apparemment pas peur du ridicule.
Mais puisque le débat est lancé, l'Institut Laissez-faire propose une autre solution. En ne votant pas ou votant blanc, les électeus font un choix très clair : ils ne veulent être représentés par aucun des candidats proposés, et préfèrent n'être représentés par personne. Dans le cadre d'une démocratie représentative, la solution est donc simple : attribuer les sièges en fonction du nombre de suffrages par rapport au nombre d'électeurs, et non par rapport au taux de participants. Une abstention de 50% ? Alors seuls 50% des sièges devraient être remplis. Resterait alors à redéfinir quelles décisions (toute nouvelle loi par exemple) devraient être prises à la majorité des sièges...