Staline aurait simplement été un criminel et un maniaque, à blâmer personnellement pour toutes les défaites et tous les malheurs de la nation. Quant à savoir comment, et dans quelles conditions institutionnelles, il fut possible pour un tel paranoïaque assoiffé de sang d’exercer pendant un quart de siècle un pouvoir despotique illimité sur un pays de deux cents millions d’habitants qui, pendant toute cette période, était pourtant censé être doté du système de gouvernement le plus progressiste et le plus démocratique de l’histoire — à cette énigme, le discours n’offrait aucune réponse.
Leszek Kołakowski, Główne nurty marksizmu, tome. III, Rozkład, pp. 450-451.