Institut Laissez-faire : La liberté sans compromis.

Votations et violence

Se faire un avis sur les votations n'est pas toujours facile. Mais avant toute chose, il faut se poser la bonne question. La bonne question n'est pas ce que je veux, mais ce que j'ai le droit. On ne vote pas sur une lettre au Père Noël, on vote sur des lois. Les lois sont appliquées par la violence. Toute loi pose donc la question : est-il légitime d'utiliser la violence contre une personne qui ne respecte pas cette loi ?
 
La position civilisée est extrêmement simple : il est légitime d'utiliser la violence contre les agressions (violations du droit de propriété d'une personne sur elle-même et ses biens), rien que les agressions, et toutes les agressions.
Government should only use violence for things I'm willing to use violence for.
Penn Jillette
 
Don’t ever fight to make something illegal unless you’re willing to risk the lives of your fellow citizens to get your way.
Stephen L. Carter
 
La procédure pour savoir quoi voter (en admettant qu'il vaille la peine et soit justifié de voter), est donc assez simple :
 
  1. Lire le texte de loi sur lequel on vote (« Texte soumis au vote » dans la brochure explicative, géralement quelques lignes) ;
  2. se demander si la loi légalise des agressions, ou interdit des agressions ;
  3. si vous êtes un partisan de la civilisation, voter pour l'interdiction des agressions et contre leur légalisation.
Appliquons-la aux récentes et prochaines votations :
  • Initiative Minder : légalise des agressions sous forme de trois ans de prison contre des personnes qui ne respecent pas le Plan de monsieur Minder.
  • Initative « Oui à l'abrogation du service militaire obligatoire » : interdit des agressions consistant à priver de leur liberté des personnes qui n'ont commis aucun crime.
  • Initiative populaire « Financer l’avortement est une affaire privée » : débat interne sur le catalogue de la LAMal, qui elle-même est une agression. Elle ne légalise ni n'interdit des agressions. Certes, elle réduirait le remboursement des avortements. Mais les accouchements seraient toujours remboursés, les allocations enfants ne seraient pas supprimées. Il n'est donc pas évident du tout que l'agression financière liée à la LAMal serait réduite. On peut se demander si l'avortement lui-même est une agression, mais c'est une question que l'initative n'aborde pas, ni ne résout d'ailleurs. Bref, il n'y a pas nécessairement de bonne réponse à la question, il faut donc profiter du débat pour poser une autre question : et si on supprimait la LAMal ?
  • Initiative populaire « Contre l’immigration de masse » : légalise des agressions contre les Suisses qui souhaitent inviter des non-Suisses et en seraient empêchés si ces derniers ne rentrent pas dans les contingents, ainsi que contre les non-Suisses qui seraient empêchés de venir chez les Suisses qui les ont invités.