Institut Laissez-faire : La liberté sans compromis.

Pénurie programmée

À quelques jours de la journé nationale du don d'organes, comme chaque année, la pénurie d'organes et les morts qu'elle entraîne sera constatée.

«Cinq ans après l’entrée en vigueur de la loi sur la transplantation et la création d’un système national d’attribution, nous ne constatons malheureusement aucune amélioration de nombre de donneurs», 
Quelle surprise ! Après une campagne qui a dû coûter des millions et dont personne ne semble avoir compris ce qu'elle promeut ! À vrai dire, elle ne semble rien promouvoir du tout.
 
Naturellement, les vrais questions ne seront toujours pas posées :
  • Pourquoi l'Etat se donne le droit de me dicter ce que je fais de mon corps de mon vivant, puisqu'il peut l'enfermer, l'envoyer à la guerre, le forcer à faire du sport, m'interdire d'ingérer certains produits etc, et que ce n'est qu'à la mort qu'il deviendrait sacré, intouchable ? Je dois être fou, mais je préfère le contraire : respectez mes droits de l'homme tant que je suis vivant, je préfère, merci.
  • Qu'est-ce qu'une opinion disant que « je préfère que mes organes pourrissent plutôt qu'ils sauvent la vie de quelqu'un » aurait donc de si sacré ? L'égoïsme c'est bien, mais il y a tout de même des limites. Ce n'est pas parce qu'un choix doit être respecté qu'on n'est pas en droit de mépriser celui qui le fait.
  • N'est-ce pas un tantinet insultant de considérer une telle opinion comme le choix par défaut* ? Quitte à nous prendre pour des imbéciles, autant faire une loi qui décrète que le souhait par défaut à la mort de tout un chacun est d'être empaillé et peint en rose bonbon.
  • Notre société pourra-t-elle un jour se calmer avec son rapport hypocrite à l'argent et la sacralisation de la valeur arbitraire de zéro en tant que prix plus moral qu'un autre ?
  • Est-ce qu'une personne qui s'oppose au prélèvement de ses organes à sa mort aura le droit d'en recevoir un si elle en a besoin avant ?

 

* En matière d'héritage par exemple, la loi par défaut prévoit de répartir les biens du défunt entre sa famille, selon ce qu'on peut raisonnablement supposer qu'aurait été sa volonté s'il l'avait exprimée. Naturellement, s'il a pu exprimer sa volonté avant sa mort, les dispositions par défaut devraient être nulles (ce qui n'est malheureusement pas le cas). Constatons tout de même que la disposition par défaut ne prévoit pas d'enterrer les possessions matérielles du défunt avec lui, ce qui après tout se fait bien dans certaines cultures...