Institut Laissez-faire : La liberté sans compromis.

Inceste

La loi qui interdit l'inceste, soit l'article 213 du Code pénal, a une formulation assez intéressante. Alors que l'énonciation de vrais crimes, tels que le viol, commence par Celui qui..., cet article a la teneur suivante :

L’acte sexuel entre ascendants et descendants, ou entre frères et soeurs germains, consanguins ou utérins, sera puni d’une peine privative de liberté de trois ans au plus ou d’une peine pécuniaire.

Concrètement, c'est pourtant bien des personnes qui peuvent être envoyés en prison, en toute logique au moins deux. Nous avons donc au moins deux coupables (les cas d'abus sexuel où il y aurait un coupable et une victime abusée sont naturellement couverts par d'autres lois), mais qui est donc la victime ? Et quelle est cette victime qui aurait tant souffert que cela mériterait de prévoir la possiblité d'envoyer deux personnes en prison pour trois ans ?

Il faut donc saluer l'excellente proposition du Conseil fédéral de supprimer enfin cet article restreignant la liberté sexuelle.

La proposition suscite pourtant une levée de boucliers, notamment du Parti évangélique, qui invoque des raisons génétiques (les conservateurs n'ont toujours pas entendu parler de la contraception en 2011, rappellons-le), ou encore des Femmes UDC, dont les seul arguments sont que :

Les couches de la société, qui l'ont pratiqué activement, se sont elles-mêmes éliminées à court ou à moyen terme.

L'interdiction de l'inceste dans le Code pénal a un effet préventif. La lever, c'est donner un faux signal.

Alors que l'on sait qu'il n'y a que trois ou quatre condamnations par année, on a un peu de peine à voir le danger pour la race les couches de la société que cela pourrait représenter. Pour le second point, outre la confusion habituelle sur le rôle de la loi (trois ans de prison comme « signal », ben voyons), on a là encore de la peine à partager la paranoïa des femmes UDC que l'inceste se répandrait telle une épidémie si légale. En tout cas, le DFJP semble mieux avoir compris le rôle de l'Etat que l'UDC :

Le DFJP motive sa décision en soulignant que l’Etat n’a pas pour rôle de punir deux adultes consentants.