Institut Laissez-faire : La liberté sans compromis.

Le racisme d'Etat

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits… [1],

...en théorie.

Le système étatique dans lequel nous vivons aujourd’hui ne peut en aucun cas se permettre de voir cette sentence se réaliser.

L’Etat peut être défini par : un territoire, une population, un gouvernement et une souveraineté effective. Parmi ces éléments, la création d’une population nationale est certainement l’un des facteurs les plus fondamentalement producteur de discrimination et cela va nécessairement à l’encontre de l’article premier de la Déclaration des Droits de l’Homme.

En effet, ce-dernier implique la reconnaissance de l’individu, libre et unique, trouvant sa justification dans son existence même. L’individu est ainsi considéré comme la source de ses droits et le seul à pouvoir décider de les limiter ou de les faire appliquer.

Partant du principe que chacun est unique, la population d’un Etat n’est qu’un ensemble d’individus tous différents. Leur seul point commun est qu’ils sont nés, par le plus grand des hasards, sur le même territoire (établi arbitrairement par les gouvernants de l’époque). La nationalité est donc un critère attribué de l’extérieur après la naissance et qui n’a absolument rien d’inné. L’octroi de la nationalité, n’émanant pas de l’individu puisqu’elle est attribuée arbitrairement par l’Etat, ne peut certainement pas être la source de ses droits. Cela revient tout simplement à nier à l’individu son identité en tant qu’être humain complexe et va à l’encontre de ce que prône la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme puisque l’individu, au lieu d’être la source de ses droits, en devient le prestataire.

Or, de nos jours, l’ensemble du droit national établit clairement des discriminations dans l’octroi de certains droits et instaure des différences de traitement selon la nationalité des individus. Ainsi, par exemple, en Suisse, depuis peu, un étranger et un Suisse ne reçoivent pas les mêmes sanctions s’ils commettent le même meurtre. D’autre part la pratique de la politique migratoire Suisse des « trois cercles » est doublement discriminatoire puisque, d’une part, elle discrimine entre les Suisses et les étrangers mais, de surcroit, elle discrimine entre les étrangers. En effet, les politiciens suisses sont persuadés que les étrangers venant de zones géographiquement proches sont plus à même de « s’intégrer ».

En résumé, les étrangers, en plus d’être limités dans leurs droits, doivent prouver qu’ils veulent entrer dans une communauté fantasmée par les nationaux. L’acquisition de leurs droits, à égalité avec les nationaux, à-travers l’octroi de la nationalité, est alors perçue comme une récompense. C’est en quelque sorte leur prime après avoir montrer qu’ils sont des personnes « comme tout le monde ». Or, personne ne devrait avoir à se justifier pour pouvoir jouir de ses droits.

Il est tout aussi absurde de définir l’attribution des droits selon la nationalité que selon la couleur de peau. Alors que la plupart des gens reconnaissent que discriminer selon la couleur de peau est une atteinte aux droits fondamentaux, quasiment personne ne reconnaît que discriminer selon la nationalité revient à suivre le même schéma de pensée.

La nationalité est le critère de discrimination massif de notre époque et il est inhérent au système étatique actuel. C’est pourquoi, tant que l’Etat existera, nous ne naîtront ni libres ni égaux en droits.